Qui a pénétré, un jour, dans l’atelier de Valérie Drummond éprouve un sentiment proche de cet émerveillement qui saisit Augustin Meaulnes au moment où, par hasard, il pénètre dans le château en fête de Frantz de Galais, qu’il n’oubliera jamais...Est-ce une illusion, est-ce la réalité ? De longues femmes aux seins nus, aux jupes en corolle et aux chapeaux 1900 glissent sur un sol qui semble leur échapper. De petits princes en pantalon de golf, une écharpe autour du cou, regardent de jeunes couples s’enlacer. Des sœurs au profil giacomettien qui ont marché contre le vent viennent se mêler à la valse, sous des lampions imaginaires. Des masques vénitiens surgissent, des robes en dentelle virevoltent dans l’air, les corps dénudés se tordent et se libèrent. Comme chez Alain-Fournier, les gestes sont joyeux et les visages, graves. Car c’est une belle et mystérieuse fête sans lendemain dont on se demande si elle a bien eu lieu, et dans quel parc lointain, ignoré du cadastre ordinaire.
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